Aux fourneaux !

Le semaine du 14 janvier, j’ai enfin rencontré les élèves des trois classes qui participent au projet, que j’avais découvert à travers leurs premières intentions envoyées pendant les vacances de Noël. Une première séance consacrée à l’image pour faire connaissance et les accompagner à passer du papier au récit proprement filmique !

J’avais apporté avec moi CinAimant, un outil pédagogique très pratique développé par l’association Tilt en coproduction avec le Pôle Régional d’Éducation Artistique au Cinéma, qui s’appuie sur trois courts-métrages et des photogrammes aimantés issus des films.

A partir des sensations et des intuitions sur l’histoire, les personnages et l’atmosphère du film que nous avions en regardant les photogrammes, nous avons tenté de comprendre par quoi cela passait, et ainsi recenser tous les éléments a? leur disposition pour construire leurs propres images en abordant les notions de cadre, de composition, d’échelles de plan, de lumière... Toutes ces choses auxquelles on ne fait pas forcément attention mais qui apparaissent de manière évidente quand on prend le temps de les regarder, et qui constituent finalement tout le travail d’un.e réalisateur.trice !

Chaque équipe s’est alors lancée dans le de?coupage filmique de son scénario affiné et a commencé a? imaginer, en les décrivant ou en les dessinant, les images les plus à me?me d’exprimer leurs intentions, et comment elles s’articuleront entre elles.

Trois semaines sont passées à toute vitesse, et me voilà déjà de retour dans les classes ! Cette fois, c’est dans le monde du sonore que nous sommes plongé.e.s avec les collégien.ne.s.

Je leur ai d’abord proposé.e.s de faire quelques minutes de silence dans la salle de classe : une expérience d’écoute singulière pour tout le monde, et l’occasion de se rendre compte du nombre de sons qui nous entourent sans qu’on y prête forcément l’oreille, comme du travail perpétuel de sélection qu’opère notre cerveau !

C’est justement cette écoute du spectateur qu’il leur incombera de fabriquer à travers la bande sonore de leur film, qui, comme l’image, est affaire de choix !

Nous avons alors visionné quelques séquences de films (un même plan monté avec plusieurs bandes sonores différentes, un extrait de la Féline de Jacques Tourneur, un autre de Playtime de Jacques Tati), pour réaliser que le son ouvre un espace de sens et de sensation aussi riche que celui de l’image ! D’autant plus qu’il nous permet souvent de faire entendre ce qu’on ne peut pas montrer, ce qui peut être aussi très pratique.

De quoi leur ouvrir de nouveaux possibles et leur donner de nouvelles idées pour approfondir leurs projets !

Nous avons laissé à chaque classe un petit enregistreur pour qu’ils puissent réaliser leur propres prises de son, ainsi que les liens de banques de sons libres de droit où ils pourront en piocher d’autres.

Chaque équipe nous enverra avant les vacances deux premières photos de leur film, et on a hâte de voir à quoi tout ça va ressembler !

Boris Gobin